« Le fléau de l’or noir : un enfant retrouvé imbibé de pétrole »

« Le fléau de l’or noir : un enfant retrouvé imbibé de pétrole »

Les mots-clés de « réchauffement climatique », « gaz à effet de serre » et « pollution » sont, depuis longtemps, de réelles problématiques dans le contexte sociétal actuel. Les initiatives prises par l’Homme pour se tourner vers un mode de vie plus écologique et des énergies renouvelables sont les conséquences d’une intoxication planétaire forte et d’un danger réel. L’utilisation massive de pétrole est un exemple  des enjeux environnementaux que nous affrontons aujourd’hui. 

Avec plus de 900 plateformes pétrolières dans le monde, nous consommons et exploitons en masse. Néanmoins, nous ne sommes pas à l’abri de catastrophes climatiques : en 2010, l’explosion de la plate-forme Deepwater Horizon a causé le déversement de plus de 700 000 tonnes de pétrole dans le golfe du Mexique, un dommage bien évidemment lourd de conséquences.

Au Brésil, pays émergent, ce sont plus de 2 000 kilomètres du littoral qui sont touchés par les « marées noires ». L’or noir a touché plus de 200 localités, espaces que les habitants tentent de protéger : environ 1 000 tonnes de résidus pétroliers ont été recueillis par de nombreux bénévoles. Or, l’image choquante d’un enfant sortant de l’eau entièrement noirci de pétrole et recouvert d’un sac plastique sur le torse a fait le tour du monde. Le cliché démontre une expression de douleur réelle sur son visage, que n’a pas manqué de photographier l’AFP sur la plage d’Itapuama à Cabo de Santo Agostinho. Le jeune garçon de 13 ans avait choisi de faire partie des 500 bénévoles qui s’étaient consacrés au nettoyage de la plage, essentielle au tourisme brésilien. Il a donc accouru, avec ses quatre frères et soeurs, pour retirer les galettes de pétrole nombreuses sur l’espace sablonneux. Le jeune Everton Miguel dos Anjos portait initialement un t-shirt, mais celui-ci s’étant rapidement taché de noir, a choisi d’utiliser un sac plastique en guise de vêtement. Le spectacle semble quotidien pour la famille d’Everton : sa mère, en voyant la photographie répandue sur les médias, a seulement déploré le manque de propreté d’Everton, qui avait pour seul ordre de ne pas se salir.

Suite à Cela, le jeune garçon a été secouru, et l’accès à la plage a été interdit aux enfants.

Ressortent de cet incident l’inconscience des victimes de pollution de l’envergure du danger, ainsi que le manque d’équipement des bénévoles. Les ONG déplorent l’inaction du gouvernement face à ce qui est considéré comme le plus grand fléau environnemental brésilien.

Or, les dégâts environnementaux ne sont pas le seul péril auxquels sont exposées les familles établies près du littoral : en effet, le ministère de la Santé du Brésil rappelle les risques de contact physique ou d’inhalation avec des hydrocarbures ou substances toxiques telles que le pétrole. En effet, l’intoxication par les hydrocarbures n’est pas sans conséquences, et peut entraîner, en cas d’inhalation, une pneumopathie. Peuvent survenir une fibrillation ventriculaire, soit un trouble du rythme cardiaque ; ou encore, une altération de l’état mental. L’ingestion de substances toxiques peut-être, à long terme, très nocive, et peut engendrer des destructions périventriculaires ou occipitales, ainsi que la sensibilisation du cœur à des maux cancérigènes. Ce sont autant de symptômes qui peuvent s’avérer mortels et qui cependant demeurent inconnus des populations les plus exposées au danger.

Les risques sont plus réels que jamais, et les enjeux toujours plus grands : agissons.

par Victoria Gomes

Illustration de Félicie Lambert